Nguyễn Tấn Đại

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Qui suis-je ?

Thứ sáu 02/08/2019, của Nguyễn Tấn Đại

Je m’appelle Nguyên Tân Dai.

Mon nom de famille est « Nguyên » (plus exactement « Nguyễn », ou 阮 en idéogramme).

Mes « prénoms » sont « Tân Dai » (ou plutôt « Tấn Đại » et 晉大), mais au fait ils ne sont pas, à vrai dire, « prénoms ». Mais qu’est-ce que c’est ça ?

 Structure et abbréviation des noms vietnamiens

En effet, c’est une particularité très vietnamienne. Nous vietnamiens nous identifions par le dernier mot du nom complet (composé dans un ordre fixe, sans jamais inversé), et puis dans le sens de droite à gauche : « nom de famille » (họ) + « nom(s) intermédiaire(s) » (tên đệm) + « nom principal » (tên chính).

Ainsi, mon nom complet est « Nguyên Tân Dai » et on m’appelle prioritairement « Monsieur Dai », ou « Monsieur Tân Dai » en cas où il y a un autre « Nguyên Van Dai » par exemple, et jamais « Monsieur Nguyen ». En abréviation, on privilégie d’abord « N. T. Dai », ensuite « N. Tân Dai », mais jamais dans l’ordre inverse « Nguyên T. D. », ou « Nguyên Tân D. »

Même dans un contexte formel, cela s’applique dans la grande majorité des cas (sauf seulement quelques rares exceptions pour les anciens héros ou personnages dans l’histoire). Alors, un ancien Premier ministre Nguyên Tân Dung est appelé « Monsieur le Premier ministre Dung » plutôt que « Monsieur le Premier ministre Nguyên ») et son nom abrégé doit être "N. T. Dung". Son successeur, Monsieur Nguyên Xuân Phuc, est ainsi appelé « Monsieur le Premier ministre Phuc » au lieu de « Monsieur le Premier ministre Nguyên » (si non on se tromperait entre les deux).

 Pourquoi y a-t-il trop de Nguyen ?

L’explication de ce phénomène est simple : pour des raisons historiques, nous n’avons qu’environ quelques centaines noms de famille pour une population totale de plus de 95 millions d’habitants. Pierre Gourou est parmi les premiers chercheurs français étudiant la question des noms de famille vientamiens. Sa publication en 1932 donne lieu à 202 noms de famille, sur la base d’un recensement de 270 000 personnes dans le Delta du Tonkin, dont 37 % portent celui de « Nguyên ». D’autres études ultérieures montrent davantage de noms de famille, notamment en prenant en compte ceux de toutes les ethnies minoritaires du pays, sans jamais parvenir à un chiffre communément reconnu (généralement plus de 300).

Dans une récente publication de Lê Trung Hoa [1], on peut voir que les trois noms de famille les plus courants dans la population vietnamienne sont : « Nguyên » (38,4 %), « Trân » (11 %) et « Lê » (9,5 %). C’est-à-dire que, si vous rencontrez par hasard 10 vietnamiens, vous devriez avoir une chance de rencontrer 4 « Nguyên », 1 « Trân » et 1 « Lê ». D’après cet auteur, la raison principale de la « dominance » des « Nguyên » est le fait que, à l’ère féodale, au cours des changements de dynastie, souvent les membres de la famille royale prédécesseure doivent changer leur nom de famille pour s’échapper de la chasse ou toute forme de menace de celle successeuse. À commencer par les « Ly » à se nommer « Nguyên » au 13e siècle, puis les « Hô » au 15e siècle, les « Mac » au 16e siècle, etc. Et ce jusqu’à la dernière dynastie féodale du Vietnam, les « Nguyên », où une autre pratique s’applique : permettre aux personnes d’autres noms de famille d’adopter le nom de famille royale en règne pour leur mérite ou comme récompense…

Il arrive ainsi que ces trois noms de famille sont portés par presque 60 % de la population vietnamienne (soit plus de 57 millions de personnes). Les 30 % suivante se répartissent entre une dizaine d’autres noms de famille, et les derniers 10 % pour environ 300 restant (toujours selon Lê Trung Hoa, 2013). Par conséquent, les « noms principaux » et « noms intermédiaires » sont beaucoup plus nombreux pour combler à ce manque de diversité des « noms de famille ». Seulement lors des échanges internationaux, surtout en croissant les cultures occidentales, un.e vietnamien.ne doit « simplifier la vie » des dossiers administratifs en acceptant de remplir le champs « Prénom » (ou « First name » en anglais) par son « nom principal » même si dans la réalité celui-ci ne se positionne jamais « devant » (pré-/first) son « nom de famille ».

 Les accents vietnamiens

Et un dernier point, mais non moins important, est le fait que tous les accents vietnamiens donnent du sens lorsqu’ils sont associés aux lettres. Ce n’est pas comme en français où l’on accepte facilement la disparition de l’accent sur une lettre majuscule, comme « Education » vaut le même que « éducation ». En vietnamien, il est souvent « dangereux » ou délicat d’enlever les accents d’une lettre accentuée, car le sens du mot change complètement. Un exemple concret, la retraduction du mot « Dai » écrit à la française peut donner une large gamme de variétés en vietnamien : Dai, Dài, Dái, Dải, Dãi, Dại, Đai, Đài, Đái, Đãi, Đại. Chaque mot dans cette dernière liste peut porter un ou plusieurs sens, qui donne lieu à une vingtaine de significations, des plus élégantes au plus vulgaires… Mais encore une fois, pour ne pas « compliquer la vie » dans ce monde globalisé, nous vietnamiens acceptons la simplification des accents dans l’écriture internationale. Je suis donc à la vietnamienne « Nguyễn Tấn Đại », à la chinoise plutôt similaire « 阮晉大 », à la française dite complexe « Nguyên Tân Dai » ou décomplexée « Nguyen Tan Dai ».


[1Lê Trung Hoa. Nhân danh học Việt Nam [Études de noms vietnamiennes]. TP. HCM [Hô Chi Minh-Ville] : Trẻ [Éditions de la jeunesse], 2013. 163 p. ISBN : 978-604-1-02104-4.

Lời bình trên diễn đàn

  • Bonjour,

    En fait, les accents ont leur importance en français également. Il suffit de comparer les phrases « Un homme tue. » et « Un homme tué. » pour constater immédiatement l’importance de bien accentuer.

    D’ailleurs, d’après l’Académie Française, les accents ont pleine valeur orthographique, y compris sur les majuscules ! Donc « Education » n’est simplement pas correct sur le plan orthographique. Cf http://www.academie-francaise.fr/qu...

    Mais on est bien d’accord que le problème des accents a des conséquences mineures en français, tandis qu’il peut changer complètement la sémantique de la phrase (ou même mot par mot) en vietnamien !

    Pour ma part j’ai toujours défendu, sur mon lieu de travail (au Vietnam puis au Canada), la bonne écriture des noms vietnamiens et la bonne saisie des accents dans nos systèmes.

    J’ai également toujours insisté sur le fait qu’un problème « d’accent qui ne passe pas » dans un système (à l’époque surtout dans les courriels, et particulièrement avec Yahoo!) était un problème à résoudre dans le système plutôt que de déclarer forfait en abandonnant la légitimité des accents.

    Et là dessus l’implémentation généralisée de Unicode nous a fait beaucoup de bien ! On ne peut que saluer la décision du gouvernement vietnamien en 2001 de généraliser son usage dans les administrations (cf TCVN 6909:2001).

    Cela a pris encore un peu de temps pour y passer, mais c’est normal, un changement de cette envergure prend du temps, et je suis fier d’avoir apporté ma pierre à l’édifice avec la macro de conversion automatique B2UConverter pour LibreOffice.

    Aujourd’hui, plus personne n’a d’excuse pour ne pas écrire les noms vietnamiens correctement ! :-)

    J.C.

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